Hydrogène : mythe ou futur pilier de l’Énergie en France ?

2 novembre 2025

La France examine aujourd’hui le rôle possible de l’hydrogène pour décarboner l’industrie lourde et les transports. Les annonces publiques ont mis en avant un fort soutien financier pour porter la filière et renouveler les capacités nationales.

Les constats actuels poussent à prioriser des mesures claires et des engagements industriels avant tout développement massif. Ces éléments conduisent naturellement à un résumé factuel des enjeux et priorités.

A retenir :

  • Production d’hydrogène majoritairement grise en France malgré les annonces
  • Nécessité d’électrolyse à bas coût et contrats long terme garantis
  • Allemagne en avance sur réseau et importations planifiées à grande échelle
  • Applications industrielles prioritaires acier, chimie, transports lourds et usages publics

Après ces constats, la production française reste largement grise et éloignée des besoins industriels

A lire également :  Marché de l’Énergie : comprendre l’ARENH, tarifs réglementés et offres indexées

Production et filières d’hydrogène en France

La production nationale dépend encore fortement d’énergies fossiles et du reformage du gaz pour générer l’hydrogène. Selon France Hydrogène, environ 95% de l’hydrogène produit en France provient aujourd’hui de procédés fossiles.

Seules des capacités électriques de faible ampleur ont été déployées, avec environ 30 MW d’électrolyse opérationnels actuellement. Selon RTE, cet écart entre projet et production explique la révision des objectifs 2030.

Acteurs clés du secteur :

  • Air Liquide
  • Engie
  • TotalEnergies
  • McPhy Energy

Indicateur France Allemagne Commentaires
Part d’hydrogène gris Très élevée, environ 95% Réduction progressive via électrolyse et imports Source nationale majoritairement fossile
Capacité électrolyse actuelle ~30 MW installés Projets nombreux et plus avancés Capacité planifiée bien supérieure en Allemagne
Objectifs 2030 (électrolyse) Cible révisée à ~300 MWh Ambitions industrielles alignées sur neutralité carbone Révision française des cibles en 2024
Réseau de transport ~500 km de conduite existants Projet d’environ 9 000 km Différentiel majeur d’infrastructures

« J’ai monté un projet pilote d’électrolyse dans le sud et nous avons cherché des contrats d’électricité sur quinze ans. »

Luc N.

A lire également :  Autoconsommation solaire : comment réduire sa facture d’Énergie

En conséquence, la compétitivité dépend largement du prix de l’électricité et des contrats long terme

Modèles économiques et prix de l’électricité

La part du coût liée à l’électricité est décisive pour rendre l’hydrogène vert compétitif face aux importations. Selon Philippe Boucly, le prix cible de l’électricité pour l’électrolyse doit être proche de soixante-dix euros par mégawattheure.

Pour atteindre des prix compétitifs, il faudra des contrats d’achat à long terme garantissant des tarifs stables. Selon France Hydrogène, la visibilité tarifaire sur quinze ans facilite l’engagement des financeurs et industriels.

Barrières économiques :

  • Coût élevé de l’électricité sans contrats indexés
  • Investissement initial lourd pour électrolyseurs et stockage
  • Incitation insuffisante pour demande industrielle massive
  • Concurrence internationale sur prix et capacités d’import

Exemples industriels et projets :

Projet Localisation Stade Objectif
GravitHy Fos-sur-Mer Déploiement industriel Acier bas carbone
Écosystèmes locaux Multiples territoires Études et pilotes Développement territorial
Projets électrolyse France entière 250 projets annoncés Capacité planifiée 10 500 MWh
Installations opérationnelles Sites pilotes Très limité 30 MW installés aujourd’hui

A lire également :  Comment choisir un fournisseur d’Énergie vraiment moins cher

« Nous travaillons avec McPhy Energy et Air Liquide pour dimensionner l’installation et sécuriser le réseau. »

Sophie N.

En regard, la stratégie allemande illustre l’importance du réseau et des importations planifiées

Réseau, importations et coopération internationale

L’Allemagne a opté pour un maillage de conduites long et des accords internationaux pour sécuriser l’offre. Selon des bilans publics, Berlin planifie près de neuf mille kilomètres de réseau souterrain accompagné d’un financement européen.

La stratégie allemande inclut également des accords d’importation avec des partenaires du Maghreb pour garantir des volumes suffisants. Selon RTE, la complémentarité entre import et production locale est un choix stratégique pertinent pour l’industrie.

Stratégies d’approvisionnement :

  • Mix production locale et importations planifiées
  • Contrats d’écart compensatoire pour stimuler la demande
  • Normes publiques favorisant l’acier bas carbone
  • Investissements en réseau financés par emprunt public

Comparaison France Allemagne Implication
Réseau de distribution ~500 km existants Projet ~9 000 km Différence structurelle majeure
Financement réseau Investissements ponctuels Emprunt européen annoncé Plan de financement structuré
Stratégie d’import Options en discussion 50–70% d’import envisagé Partenariats internationaux concrets
Normes industrielles Initiatives locales Normes pour acier bas carbone Demande publique stimulante

« Le partenariat entre Berlin et Rabat montre la faisabilité d’importations à grande échelle. »

Marc N.

« À mon avis, la compétitivité réclame un prix de l’électricité proche de 70 euros par mégawattheure. »

Anne N.

Source : France Hydrogène, « Enjeux et perspectives », France Hydrogène, 2020 ; RTE, « La transition vers un hydrogène bas carbone 2030-2035 », RTE, 2024 ; ADEME, « Bilan des 35 écosystèmes territoriaux hydrogène », ADEME, 2023.

Bâtiments : rénover pour l’efficacité d’Énergie sans se ruiner

Énergie et mobilité : le coût réel au 100 km d’une voiture électrique

Articles sur ce même sujet

Laisser un commentaire